La passion selon Picasso - Guernica

 "Moi Dora Maar, la passion selon Picasso" (Nicole Avril)

Extraits choisis :

"... Les premières photos de Guernica arrivent dans la presse du jour. Il les regarde, halluciné. Il retient l'horreur et le noir et le blanc. La couleur ne trouvera plus sa place dans Guernica (...) Jamais je ne l'ai vu tant travailler. Quand on considère la force unique et le renouvellement constant de son oeuvre, on oublie parfois que son génie s'est adossé sa vie entière à son travail. Picasso n'était pas qu'un amateur de corridas et un collectionneur de femmes, c'était un lutteur..."

" Picasso m'a demandé de photographier l'oeuvre (8m de large, 3,50m de haut) dans ses différentes étapes, non pour en fixer les étapes, mais pour en montrer les métamorphoses. Tu entres dans ma tête, dit-il. Tu montres comment le rêve, plutôt le cauchemar, s'incarne dans la réalité de la création. Il s'en tient à ce genre de commentaire, persuadé que la réalité de Guernica n'a rien à voir avec les mots. Seule l'image photographique peut aider à raconter l'histoire de son tableau..."

"... Depuis le commencement de Guernica, il se lève tôt, il se couche tard. Il ne quitte pas l'atelier. Il ordonne de chasser les importuns. En revanche, il laisse entrer les amis, et même, aux heures interdites de l'après-midi et du soir, ceux qui peuvent comprendre et se taire. Guernica n'a pas à s'expliquer. C'est un tremblement tellurique. Ce sont les grandes plaques européennes qui frottent les unes contre les autres..."